L'Acropole
Symbole d’AthènesL’embellissement de l’Acropole fut entrepris au début des années 440 et financé en grande partie par le
trésor de la ligue de Délos. Les ruines que les Perses avaient laissées
derrière eux furent dégagées et remplacées par de nouveaux édifices bâtis
autour d’un temple de marbre dédié à Athéna : le Parthénon. Il fut si
bien construit que la majeure partie du temple subsiste encore.
Pour les autres Grecs, les coûteux programmes de construction entrepris par Athènes reflétaient la
puissance de la cité. Si les Athéniens pouvaient consacrer autant d’argent
à l’architecture, ils devaient disposer de bien plus encore pour la guerre.
Les monuments constituaient de véritables oeuvres de propagande et attiraient
vers la ville de nombreux visiteurs ; des hommes illustres vinrent s’établir
dans Athènes reconstruite.
Le site de l’Acropole, “ville haute” d’Athènes, fut d’abord une citadelle avant d’être
choisi pour accueillir des édifices religieux. Cette plate-forme commandait une
vue magnifique sur les terres comme sur la mer et permettait de voir approcher
les ennemis. Une forteresse fut construite sur l’Acropole, où l’on pouvait
se réfugier en cas d’attaque. Si les assaillants tentaient d’escalader le
rocher, ils constituaient une cible parfaite pour les flèches, les lances et
les pierres jetées par les défenseurs. Autour d’Athènes s’étendaient une
vaste plaine à blé et des collines plantées d’oliviers.
L’Acropole constituait en outre un cadre merveilleux pour les fêtes en plein
air qu’appréciaient les Athéniens. Aux jours de cérémonie, les femmes, les
hommes et les enfants mettaient leurs plus beaux habits pour gravir les pentes
du rocher, au sommet duquel on sacrifiait des animaux. La viande était alors
distribuée gratuitement à tous, ce qui était un grand luxe dans un pays
pauvre en pâturages.
"Les longs murs"Les habitants d’Athènes ne voulurent pas quitter les abords de l’Acropole. Ils
avaient grandi au pied du rocher, l’avaient gravi pour participer à de
splendides fêtes. Ils avaient aussi aménagé à son sommet le plus sacré des
sanctuaires d’Athéna. Ayant décidé de rester sur place, ils trouvèrent un
autre moyen pour empêcher que la ville ne soit isolée. Un mur fut construit
pour défendre le Pirée puis, au début des années 450, deux remparts
parallèles élevés du Pirée à Athènes : ce couloir (les “longs murs”)
permit aux Athéniens et à leurs marchandises de voyager en toute sécurité
entre le port et la ville.
Les PropyléesL’architecte Mnésiclès, qui acquit une grande réputation dans le monde antique, dut
attendre la fin des travaux du Parthénon pour offrir à l’Acropole ce portail
gigantesque. Les travaux de cet accès monumental à l’Acropole commencèrent
en 437 avant JC.
Cette bagatelle qui coûta 2012 talents, l’équivalent de 12 millions de francs-or,
ne fut jamais terminée.
Construits en marbre pentélique, les Propylées forment une entrée monumentale en trois
parties : un corps central et deux ailes.
Les Propylées se composent d’un large vestibule rectangulaire, encadré par deux
portiques doriques, et coupé par un mur transversal percé de cinq portes d’entrée.
Le plafond du vestibule est bleu et décoré d’étoiles en or. Le bâtiment
principal est flanqué de deux ailes, dont l’une, au nord abritait une
pinacothèque.
Pendant l’époque romaine (en 267) vint s’ajouter en contrebas la porte Beulé
construite en vue de l’ajout d’une fortification ultérieure plus complète
(découverte en 1852 par Ernest Beulé).
Le temple d’Athéna NikéCe temple est un élégant et gracieux petit édifice dédié à la Victoire sans
ailes. Il fut érigé entre 427 et 424 avant JC pour célébrer la victoire des
Athéniens sur les Perses, sur les lieux du sanctuaire précédent (qui datait
du VIe siècle avant JC) détruit pendant le sac des Perses. La frise
représente des scènes de la bataille de Platée (479 av JC).
Oeuvre de Callicratès, le temple se dresse sur un promontoire de 9,5 m de haut. Il
était utilisé autrefois comme lieu de culte d’Athéna Niké, déesse de la
Victoire, dont une admirable représentation sculptée est visible sur la
balustrade. Bâti en marbre pentélique, le temple est doté d’une colonne de
4 m de haut à chaque extrémité du portique.
Son érection posa de sérieux problèmes à Callicratès son architecte, et fut la
source de violentes discussions entre lui et Mnésiclès. Les deux hommes n’arrivaient
pas à se mettre d’accord à propos de la plate-forme qui soutient le petit
temple, celle-ci gênait en effet Mnésiclès pour l’aile sud de ses
Propylées. Après de dures transactions, la plate-forme fut légèrement
abaissée sans toutefois satisfaire l’un ou l’autre artiste!
La vue depuis le promontoire est extraordinaire : d’après la légende, c’est
ici que Égée attendit le retour de son fils Thésée qui, triste à cause d’Ariane,
oublia de hisser la voile blanche malgré sa victoire sur le Minotaure. Quand
Égée aperçut la voile noire à l’horizon, il crut son fils mort et se
précipita du haut du rocher... dans la mer qui porte son nom.
Le ParthénonIl était le plus vaste édifice de l’Acropole. Sa construction fut décidée par
Périclès et menée à bien, entre 447 et 432 av. JC, sous la direction de
Phidias.
Certains hommes politiques conservateurs s’opposèrent à ce projet, en déclarant que
le Parthénon faisait d’Athènes une “femme trompeuse” : le nouveau temple
était d’un blanc éclatant rehaussé de peintures aux couleurs vives ;les
femmes s’appliquaient souvent du fard blanc, avec de petites touches de rouge,
afin de paraître plus riches qu’elles ne l’étaient en réalité (les
femmes de la haute société athénienne passaient la majeure partie de la
journée à l’intérieur de sorte que leur teint reste pâle).
La véritable raison pour laquelle ces politiciens s’opposaient au programme de
construction était la suivante : ils souhaitaient bâtir des édifices publics
à leurs propres frais, afin de se voir attribuer tout le mérite et de gagner
ainsi le soutien du peuple. Mais les monuments de l’Acropole étaient
financés par les revenus de l’Empire athénien. En dépit de ces
controverses, les travaux de construction se poursuivirent.
Construit selon le plan immuable des temples grecs comprenant un portique d’entrée
(pronaos), le temple (sikos) et le portique arrière (opisthodome), le nom de
Parthénon ne lui vint que plus tard; il désignait à l’origine une pièce de
l’édifice : la chambre des Vierges.
Il fut, dès le début, honoré plus comme chef-d'oeuvre d’architecture que comme
lieu sacré, surtout grâce à une technique qui, en donnant une forme convexe
au soubassement et en inclinant légèrement vers l’intérieur les colonnes,
donne toue sa légèreté à l’édifice.
Les Jeux panathénaïques furent institués au VIe siècle avant JC; leur centre
était le Parthénon dédié à Athéna Parthénos. Construit probablement sur
le site d’un temple archaïque, il mesurait cent pieds antiques de long et fut
appelé pour cette raison “Hécatompédon”.
Le Parthénon prit la forme qu’on lui connaît universellement aujourd’hui
quelques dizaines d’années plus tard, lorsque Périclès décida sa
reconstruction suite à sa destruction par les Perses en 480.
Les adorateurs d’Athéna ne pénétraient pas dans le Parthénon pour s’y livrer
à des sacrifices : ceux-ci avaient lieu à l’extérieur. A l’intérieur du
temple se dressait une imposante statue de la déesse guerrière, à l’armure
d’or et à la chair d’ivoire :
"La statue de la déesse est chryséléphantine. Le casque qui la
coiffe porte en son milieu la figure du Sphinx et de chaque côté des Griffons.
Aristée de Proconnèse dit dans son épopée que les griffons livrent combat
aux Arimaspes (habitant après le pays des Issédones) pour protéger l’or
dont ils ont la garde. Cet or provient de la terre. Les Arimaspes n’ont qu’un
oeil. Les Griffons sont des animaux semblables à des lions, mais avec des ailes
et un bec d’aigle. Mais en voilà assez sur les Griffons. La statue d’Athéna
est debout, elle porte une tunique descendant jusqu’aux pieds, et sur sa
poitrine est sculptée une tête de Méduse en ivoire. La déesse tient dans une
main une Victoire haute de quatre coudées et, dans l’autre, une lance. A ses
pieds, se trouve un bouclier et, au bas de la lance, un serpent. Ce serpent doit
sans doute représenter Érichthonios. A la base de la statue, un bas-relief
figure la naissance de Pandore, la première femme qui soit apparue sur la
terre, aux dires d’Hésiode et d’autres poètes."
Extrait de Pausanias, dans la traduction de J. Lacarrière (
Promenades de la Grèceantique) Mais la statue la plus vénérée de toutes était une vieille et simple effigie de
bois : pour l’accueillir fut bâti l’Érechthéion. Une troisième statue,
celle d’Athéna Promachos, se dressait en plein air : elle était visible à
des kilomètres de distance par les marins en mer.
Les cavaliers des PanathénéesCélébrées tous les ans, les Panathénées prenaient un éclat particulier tous les quatre
ans. Le dernier jour de ces Grandes Panathénées, le peuple athénien se
rendait en procession sur l’Acropole pour offrir à la déesse Athéna un
riche vêtement brodé (un péplos) dont on parait sa statue. Cette procession
est représentée sur la frise longue de 160 m que Phidias et son atelier ont
sculpté sur le mur extérieur du sanctuaire. En queue du cortège caracolaient
des jeunes gens à cheval.
L’ErechthéionC’est un temple tombeau, curieux assemblage de plusieurs sanctuaires. Originellement
appelé temple d’Athéna Polias, il fut ensuite désigné sous le nom du plus
beau de ses bâtiments : l’Érechthéion (vient d’Érechthée, l’un des
rois fondateurs légendaires d’Athènes) remarquable par le portique des
Corés et qui protège le tombeau de Cécrops, fondateur mythique d’Athènes.
Construit
entre 421 et 406 avant JC par l’architecte Philoclès, il s’élève dans la
partie la plus sacré de l’Acropole, où Poséidon et Athéna se disputèrent
la possession de l’Attique (le premier y laissa la marque de son trident, la
seconde y planta un olivier sacré), il est également construit sur les
vestiges de lieux de culte anciens.
C’est un chef-d’œuvre d’architecture ionique, de trois éléments : le vestibule
nord, le temple proprement dit au sein duquel se trouvait une statue d’Athéna
Polias en bois d’olivier, le portique des Caryatides (colonnes sculptées en
forme de femmes).
A l’origine l’Érechthéion présentait deux signes tangibles de la querelle
entre Athéna et Poséidon pour la possession de l’Acropole : Poséidon y
laissa une mer “érigée”, un puits, et Athéna un olivier. La querelle,
gagnée par Athéna, fut suivie d’une réconciliation dont témoigne la
structure du temple, dédié à l’un et à l’autre.
La PnyxCube rocheux en saillie au pied de la falaise, elle était doublée d’un autel
primitif dédié à Zeus. Le mot “Pnyx” signifie “endroit où l’on est serré, entassé”.
En effet, l’Assemblée des 5000 citoyens se réunissait sur cette terrasse en
hémicycle pour discuter et forger le destin de la cité. Thémistocle,
Périclès et Démosthène s’exprimèrent du haut de la tribune des orateurs.