La grande fête d'Athène !

Citation :

Rappel du programme des festivités :
1) Cérémonie de sacrement de l'Empereur Kruu officielle, seules les hautes personnalités et amis intimes peuvent entrer dans le Palais, les autres resteront à l'extérieur de celui-ci par mesures de sécurité.
2) Enterrement officiel de l'ambassadeur Janot, de l'Empereur Paolino, et du philosophe renomé et membre du gouvernement Xaipos au Temple de Zeus.
3) Festivités en tout genre.

Vsophos se mit debout sur la petite table en bois qu'il avait pris soin d'apporter -non sans peine !- avec lui.

Il profita de l'occasion exceptionelle pour annoncer la non moins exceptionnelle nouvelle qui venait de lui être communiqué.

Cachant difficilement son trouble encore récent, le vieux sage prit la parole de tout la force de sa voix d'orateur expérimenté.

Citoyens ! Peuple de Grèce ! Réjouissez-vous, car l'un des pères de votre nation vous a été rendu ! Vous ne me croirez peut-être pas, mais c'est la pure vérité. En vérité, je vous le dis, et si improbable que cela puisse être, Xaipos, Xaipos le premier philosophe du monde, Xaipos le premier créateur de nos lois, Xaipos le formateur des esprits de la Grèce, Xaipos, mon maître, est vivant !

L'Empereur Kruu finit par sortir, entourrer par sa garde impériale, suivirent ensuite les invités qui rejoignirent la populace ambiante.
Kruu apperçut un attroupement un peu plus loin et un homme sur un banc faisant office d'estrade. Il ne pouvait entendre les dires de l'homme à cause des vivas des personnes l'acclamant en contrebas. Il regarda alors les membres des trois peuples qui l'applaudissaient, il les salua et fit un léger remerciement, puis les invita à se diriger vers le Temple de Zeus où la suite de la cérémonie devait avoir lieue.
Au lieu de rejoindre ses concitoyens, Kruu alla à la rencontre de Vsophos qu'il avait reconnu, en approchant il saisit des bouts de phrase à propos de la venue de Xaipos, le philosophe censé se faire enterré dans quelques instants.

Qu'est-ce donc que tout ce raffus ?

Le calme se fit instantanément et personne ne lui répondit, alors il se dirigea vers Vsophos

Alors maître Vsophos, est-ce vous qui faites tout ceci ? Que diable contez-vous là encore ?

Xaipos est vivant. Il était très malade, et les crises de fièvre commençaient à affecter sa raison. Il conçu le désir de revoir une dernière fois la terre de son enfance, mais, affecté par son mal, il parti avec quelques esclaves sans avertir personne. Au bout de quelques jours, on crut qu'il avait eu une accident au cours d'une quelconque promenade de santé ce qui, étant donné son état, n'aurais pas manqué de le tuer. Après un absence aussi prolongée, nous desespérions de retrouver le corps, et nous nous étions résignés à un enterrement symbolique. C'est alors que je reçu la nouvelle. Xaipos s'est senti mieux suite à son...son pélerinage sentimental au bord de la douce mer, et il m'a informé de son désir de revenir mourrir dignement à Athènes, berceau de la philosophie et de la démocratie, Athènes, sa fille spirituelle, le désir de son esprit, le joyau de son âme. Il arrivera dans quelques jours. Il ne lui en reste plus pour longtemps, mais il veut nous présenter son jeune disciple, qu'il me dit très doué, mais dont le messager, dans sa hâte, a oublié de me préciser le nom . Il semblerait que ce soit un jeune berger, ou fils d eberger, rencontré en chemin, et qu'il aurait remarqué après une conversation passionante. Mais le récit de l'esclave était un peu confus, et il est reparti aussitôt. Je le soupçonne d'avoir un peu traîné en route et d'en avoir honte. Mais il n'importe. Xaipos sera bientôt de retour. Pour peu de temps, certes, mais de retour.

Un homme vieillit, la barbe grise, sale et hirsute fendit la foule. Il était soutenu par un jeune homme beau au visage triste et qui fixait le vieil homme avec un regard de respect eternel. Le vieil homme rejoignit Vsophos et tous deux s' approchèrent de l' empereur. Les gardes, troublés ne savaient s' ils devait empécher des philosophes à priori malade et sans défense de s' approché de leur maître mais lorsque le petit groupe poussa les soldats formant l' escorte pour s' approcher de Kruu, personne ne réagit. Les badauds se rassemblait en silence mais un grondement de chuchotements se fit sentir. Xaipos était encore en vie, il était revenu et il se présentait à l' empereur. Le vieil homme, mourant, le visage terne et les yeux sans fonds prit la parole.

"Kairn, Ò Kruu (salutation, Oh Kruu !) Si les rumeurs font parler les morts, alors elles ont apparament fait courrir que j' avais quitté la vie. Que cela ne t' étonne, je vais mourrir. Mais je devais avant tous terminer mon oeuvre. Ce dimanche, tu devais donc organiser une grande fête en l' honneur des morts et des nouveaux nés car je ne doute que ta futur épouse tombe enceinte dans les prochains mois. Je félicite cette idée mais je veux rappeler à nos citoyens de se méfier des distractions. Les empereurs sont souvent réticents lorsqu' il sagit de partager et de distribuer leur pouvoir. Je ne veux que mes textes soit oubliés par le simple caprice d' un homme. Tu es un empereur honorable Kruu et je veux que ce soit toi qui décrète la démocratie. Considère ces phrases comme un testament et le jour même de ma mort, met en place la première démocratie de Grèce. Je voulais aussi te présenter mon disciple: Hpnvos (érénos). C' est un homme fidèle et dévoué qui a su tiré de mon enseignement les plus grands savoirs. Ne le répudie pas, il saura t' apporter son aide lorsque tu la demanderas. Maintenant, je me dois de retrouver mon lit, la mort est une étape obligé de la vie et je te conseil de vivre avec elle comme tu vivrais avec une femme. Sans la comprendre mais avec l' impatience qui te gagne de la retrouver les soirs de grand froid. Que mercure guide tes pas."

L' homme tourna le dos à l' empereur, posa la main sur l' épaule d' Vsophos

"Si les cheminements de nos pensées ont parfois divergés, sachent que j' ai envers toi un profond respect mon ami, tu es grand. A ma mort, prend soin de Hpnvos, je fais de toi son parrain."

Kruu avait écouté le récit de Vsophos avec un grand intérêt, puis il vit arriver deux hommes, un jeune et un vieux, alors ses gardes se laissèrent écarter pour que le vieux puisse causer à l'empereur. Ainsi c'était Xaipos, Kruu fut touché par l'état dans lequel était l'homme mais ne montra rien d'autre que du respect pour lui, point de pitié blessante dans ses yeux. Il fut amusé lorsque Xaipos parla de son épouse car il n'en avait pas, cela lui rappela qu'il restait trop longtemps enfermé dans son palais penché sur des papiers en tout genre.

Xaipos ayant fini de parler à Vsophos, Kruu s'approcha de lui et lui offrit son bras.

Maître Xaipos, Veuillez me faire l'honneur, ainsi qu'à votre disciple Hpnvos et à Maître Vsophos, de m'accompagner jusqu'au Temple de Zeus, je pense qu'il vous sera heureux de revoir une dernière fois feu-l'empereur Paolino ?

Il fit un signe de la main vers le chef de sa garde, et les soldats d'élite se rassemblèrent autour du petit groupe pour les protéger en cas d'attaque. Pendant le voyage jusqu'au lieu saint, Kruu pria Xaipos de lui conter sa vie et les grandes voies de sa philosophie.

"Si je devais conter le récit de ma vie, il me faudrait bien plus que ce simple voyage afin de n' omettre aucun de mes actes passés.
La philosophie que tu veux que je t' enseigne, je ne pourrais le faire avant d' être rattrapé par la mort, je peut par contre te transmettre mon savoir du peuple.
Lors de mes passages à la bibliothèque, je feuilletais les plus anciens des livres d' histoires. J' y ai remarqué les actes abominables que peuvent se permettre de faire les hommes seuls lorsqu' ils se trouvent à la tête d' une nation. Les hommes qui sont nos frères et nos parents sont parfois soumis à des lois injuste qui les contraints à la mort. Comme le berger, l' homme seul se contente d' entrainer le troupeau à sa guise vers des cheminements qui lui sont parfois fatal. Mais dans la nature, la liberté est la seule garantie de la longévité. Donne le pouvoir au peuple et il saura s' en servir. Il est plus facile de s' approprier le pouvoir d' un homme que celui d' une communauté et c' est pourquoi la démocratie est le seul moyen de surmonter les difficultés que nous rencontrerons.
Approchons nous ? Mes jambes sont lasses."

Pour toute réponse à la question du philosophe, Kruu sourit et lui montra le Temple dont on voyait la grande porte en bronze entourée de deux statues. Il y avait foule devant le bâtiment mais ils n'eurent aucun mal à y entrer. L'empereur laissa les trois hommes d'esprit pour aller se mettre aux côtés du prêtre qui avait déjà dit la prière.

Kruu s'avança et les quatre soldats entourant les cercueils s'agenouillèrent, les autres soldats dans la salle enlevèrent leur casque et déposèrent les armes à terre. Levant les bras, Kruu fit taire la foule.

Chers citoyens et citoyennes, j'ai tout d'abord à vous informer que Xaipos, philosophe de notre nation, n'est pas mort, comme on l'eut supposé.

Il y eu des bruits de bavardages mais il ramena le silence en levant à nouveau les bras.

Mais cet instant n'est pas celui des retrouvailles, mais celui des adieux.

Il vint se placer derrière le cercueil de Janot

Janot, fils de Grèce et athénien, ambassadeur sous le reigne de Paolino au service du Chambellan que j'étais et de la civilisation grecque. C'était un homme plein de volonté, toujours près à rendre service, il était empli de joie de vivre, puisse-t-il apporté gaieté dans le monde des morts et les Dieux l'accueillirent.

Le prêtre vint alors refermer le cercueil pendant que Kruu allait derrière celui de Paolino, il resta un instant à regarder le mort puis leva la tête vers la populace.

Paolino, premier berger de notre nation, détenteur de notre étandard, père de nous tous et de la Démocratie. Il aura défendu la Grèce avec vivacité et honneur, nous lui devons beaucoup, à lui qui aura su nous lancer sur le chemin que désormais nous entreprenons tous ensemble. Puissent les Dieux lui faire honneur en le prenant à leurs côtés.

Un soldat apporta une lance à Kruu, qui la déposa à côté du cadavre du premier empereur de Grèce, puis le prêtre fit refermer le cercueil. Kruu recula au niveau de l'autel pendant qu'on emmenait les boîtes du dernier repos pour les enterrer selon les désires des familles.

Puis, l'empereur alla rejoindre ses trois compagnons pour leur demander s'ils désiraient aller aux festivités de la ville ou prendre un peu de repos, il se ferait un honneur de les accueillir chez lui.

Hpnvos intervint pour la première fois, il s' approcha de l' empereur et dit:

Nous devons décliner l' invitation, mon maitre a besoin de repos, soyez certain qu' il aurait été ravis de vous voir plus longtemps mais il veut se consacrer entierement à ces derniers écrits ...

Il aida Xaipos à se retourner vers les grandes marches, celui ci pleura de voir Paolino sur son lit de mort, ils s' éloignèrent lentement vers la maison de repos de Xaipos.

Vsophos s'arrêta un instant, soupira, lança un dernier regard au Palais

Quel cruelle leçon que je doive apprendre ainsi par mon maître comment doit mourir l'homme sage....


Puis s'en alla, mêlé au lent écoulement de la foule qui n'a plus rien pour la maintenir.

[hrp] le sage qui aura bien parler toute sa vie périra en silence, le brave guerrier sera tué par le métal qui lui aura été quotidien [/hrp]

L'empereur revint sur la grande place d'Athènes pour clamer son discours très bref et lancer les festivités

Grecs ! En ce jour vous m'avez-vous sacré, vous avez vu s'élever des âmes, vous avez retrouvé un père de la nation. Et maintenant, vous allez festoyer, buvez et mangez, c'est votre jour !

Sur ces mots, tout le monde commença à s'amuser tandis que Kruu rejoignait Vsophos.

Alors maître Vsophos, que pensez-vous du retour de votre propre professeur philosophique ? Et de son disciple ?

C'est sans aucun doute un évenement surprenant, gracieux berger, peut-être une preuve de la bienveillance d'Athéna envers sa cité.

Quel malheur que Xaipos doive ainsi nous priver de sa lumière, lui qui était flamme parmi les étincelles de sagesse !

Mais quelle chance qu'il ait trouvé celui qui pourra se revendiquer comme son fils et, semblable au sage lui-même, continuer son oeuvre. Puisse Hpnvos se montrer digne de son maître !

Et puisse le peuple grec apprendre à être sa propre lumière.

Moi j'en suis assez inquiet. Je ne sais pourquoi. Si ce Hpnvos se montre digne et aussi sage que le veux bien dire Xaipos, alors il se verra sûrement proposer un poste au gouvernement...ah, en parlant de çà, le vote vous concernant se termine bientôt.

Il regarda la foule amusée autour de lui, les festivités allaient bon train

L'empire romain connait une petite débandade et l'Egypte est très calme en ce moment...à croire que Chronos a stoppé le temps et nous laisse évoluer seuls.

Puis il poussa un long soupire

Vivement que le gouvernement soit fondé et que nos lois soient écrites et votées ! Qu'enfin on puisse commencer à faire quelque chose de concret !